Notre " méthode " ?

Publié le par syrius

J'écris cet article pour répondre aux questions que je reçois régulièrement pour savoir où nous avons appris à travailler ainsi, quelle méthode nous utilisons, quels livres nous lisons.

La réponse quasiment exacte est : aucuns !

Je monte à cheval depuis l'âge de 11 ans, j'ai appris en club pendant 4 ans avant de partir en courant car je ne me retrouvais pas dans le point de vue sur le cheval proposé (imposé en fait).
A 16 ans, je m'achète ma jument, qui m'a tout appris, sur laquelle j'ai fait mes armes... Quelle patience elle a eu ! Les chevaux ont une générosité et une tolérance sans limite.
Il y a plus de 10 ans, toute seule et sans l'aide d'internet et de ses multiples conseils, ni des chuchoteurs qui n'étaient pas encore à la mode, j'ai tatonné pour batir une relation de confiance et de respect, les 2 points clés.
Ensemble, nous avons fait de l'extérieur sous toutes ses formes : balade, randonnée et du TREC.
En parallèle, j'ai l'occasion de m'occuper de manière intensive d'un élevage où j'apprivoise, travaille et débourre une cinquantaine de poulains en quelques années.
Je perfectionne alors des méthodes d'approche, de manipulation, de mise en confiance, et me persuade petit à petit que le "travail" du poulain est une clé essentielle pour construire une relation en profondeur.
Sans oublier qu'il faut, et c'est un point primordial, offrir un cadre de vie adapté à l'épanouissement d'un poulain : un grand pré où vivre toute l'année et des chevaux de tous âges pour construire des relations sociales.

Lorsque j'achète Tislero, sur un coup de coeur, il y a 1 an et demi, je sais ce que je veux construire.
Le cheminement est assez clair : respect, confiance, beaucoup de travail à pied pour travailler l'autonomie et la gestion des émotions.
Des sorties dans des lieux différents pour valider les acquis (à la maison, tout est beaucoup plus simple!) et renforcer notre lien.
Le seul paramètre que je ne maitrisais pas, c'était le tempérament du poulain. Un poulain intéressé, qui progresse vite, intelligent et très doux... J'aurai difficilement pu échouer avec tout ça !

Les étapes du travail sont toutes montrées sur ce site... Il n'y a qu'à lire les pages depuis le début.

Une des choses à ne jamais oublier, c'est la notion de progressivité.
On ne demande pas à un poulain de donner ses pieds si on ne peut pas les carresser jusqu'aux sabots sans qu'il gigote.
On ne demande à un poulain de nous suivre en liberté s'il ne sait pas calquer son pas (et ses arrêts, et son trot) sur le notre en conservant une distance d'au moins un mètre.
On ne demande pas à un poulain de monter tout seul sur une palette s'il ne sait pas y monter en nous suivant.
On ne demande pas à un poulain de rentrer dans un van s'il ne sait pas déjà monter sur une palette, monter et descendre du pont, et rester à l'attache.

ça parait évident ? ça l'est ! Et c'est pourtant souvent oublié !

En travaillant progressivement, on évite les moments où le poulain, par peur, par incompréhension ou par ras-le-bol, va désobéir. En désobéissant, il perd confiance en lui, et en vous !

On m'a aussi posée la question de la fréquence de travail.
Tislero travaille en moyenne 2 fois par semaine, soit environ 2h. Les séances peuvent être extremement courtes : parfois seulement 2 minutes.
Ce que j'appelle "travail", c'est tous les moments où je lui demande quelquechose d'autre que faire un câlin, se laisser brosser où manger dans sa gamelle.
Aller jusqu'à la douche en marchant derrière moi en longe avec une distance de plus d'un mètre, en veillant à conserver cette distance en permanence, c'est déjà du travail !
Jouer au pré à celui qui courra le plus vite, sans qu'il me rentre dedans et en dirigeant ces coups de cul de joie dans toutes les directions sauf la mienne, c'est aussi du travail.
Hé oui.

Sommes nous alors autodidactes ?
Pas complètement. Car je n'ai pas tout inventé toute seule.

Depuis plusieurs années, je parcours le net, et un forum en particulier : 1cheval.com.
J'y ai trouvé des idées d'exercices, de la motivation, des moments d'échanges qui aide à affermir ses idées et à mettres des mots sur du ressenti, du feeling.

J'ai aussi fait quelques heures de stage de travail à pied (qui se comptent néanmoins sur les doigts d'une main), avec Olivier Finet, Véronique de St Vaulry et Tasmin Roberts.
Tous m'ont appris d'abord une chose :
La relation que j'ai construit avec Tislero est basée sur des codes qui nous sont propres et il est difficile de venir "appliquer" un nouvel exercice si je n'ai pas d'abord "ressenti" la façon de l'aborder avec mon poulain et de l'inclure dans notre mode d'échange.
Ensuite, chaque stage rajoute une pierre à l'édifice : Olivier m'a aidé à comprendre comment obtenir une révérence, Véronique m'a montré comment déplacer les épaules à distance, et Tasmin qu'il était inutile, lors du travail en liberté de chercher à avoir Tislero collé à 10cm de mon épaule.

Et pour finir, je n'ai lu qu'un seul livre sur le travail à pied, motivée par ma rencontre avec Véronique de St Vaulry : "Communiquer avec son cheval".
J'y ai retrouvé tous les points de travail que j'avais trouvé intuitivement, empiriquement, le tout expliqué avec des mots justes et beaucoup de perspicacité.
A lire... et à réfléchir ensuite !

Voilà je crois que vous savez tout.

Je dis souvent qu'il n'y a rien de magique dans cela mais en regardant la vidéo du 12 avril 09, qui me met les larmes aux yeux même après l'avoir regardé plusieurs dizaines de fois, je rectifie :

Tislero est magique, merci d'exister Ti Gamin
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I
Belle conclusion :-)<br /> <br /> Et merci de nous faire partager tout ton travail avec Tislero
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